Alone
Auteur: Sunny
Disclaimer: Doctor Who appartient à la BBC et à Russell T.Davies.
Spoilers: Saison 2, "A l'école des retrouvailles", "La planète du Diable", "Adieu rose" et général saison 3.
Note de l'auteur: Je viens juste de voir "Gridlock" et contrairement à "the Shakespeare Code", cet épisode m'a totalement déprimée… Mon pauvre petit cœur de shipper Docteur/Rose est totalement brisé… Il faut tourner la page, il faut tourner la page, il faut tourner la page… et accepter Martha… aussi agaçante/ miss je sais tout/ perfection/ Mary Sue qu'elle soit… Voici la réponse de Rose… Point de vue de la saison 3, comme spoiler, il n'y a que le nom de Mr Saxon.
On dit que ce sentiment met des années à venir. Que peu à peu, il s'installe dans votre cœur.
Pour moi, ce ne fut pas le cas.
Pendant près de six mois, après les évènements de Norvège, j'ai pleuré le Docteur.
Oh, les larmes ne coulaient pas 24 heures sur 24… Mes journées se déroulaient normalement… Entre ma mère et ses nausées matinales, Mickey et Torchwood…
Et puis, crac! Ca y était… Je commençais à pleurer comme une madeleine…
Je m'en voulais beaucoup. Le Docteur aurais détesté ce genre de comportement… mais c'était plus fort que moi.
Il suffisait d'une chanson à la radio, du vent dans les branches, de la vue de l'œil de Londres, d'une photo de Norvège, ou même d'une simple banane…
Idiote! Pauvre bécasse…
Je croyais que lorsque ces temps de tristesse amère prendraient fin, tout irait mieux. Je pourrais profiter de cette nouvelle vie, de ce nouveau monde. Je sortirais un beau matin, le cœur en fête, je saluerais mes collègues de Torchwood, j'apporterais une tasse de café à Toshiko et l'on parlerait de tout et de n'importe quoi en classant les dernières acquisitions aliens.
A la pause déjeuner, j'irais trouver Mickey et je l'embrasserais… et nous ferrions des projets d'avenir… ensemble.
Tout cela est possible, bien sûr. Les pleurs ont cessé depuis plusieurs semaines et tous s'accordent à dire que j'ai tourné la page.
Je peux aller au travail, boire un café avec Toshiko ou avec Ianto, peu importe. Je peux aller manger avec Mickey et parler d'un soit disant avenir commun.
Mais tout cela sonne faux.
Vivre ici, c'est comme vivre dans un rêve.
C'est bien pire que d'habiter sur une autre planète ou à une autre époque.
Tout est exactement pareil… Même Londres, même Big Ben, même Powell Estate… Excepté que tout est légèrement différent… et c'est cette maudite différence qui vous rend mal à l'aise et vous hurle "Vous n'êtes pas d'ici et vous ne serrez jamais ici chez vous!".
Ce soir, je regardais la télévision. Comme tous les soirs où l'on n'a pas besoin de moi à Torchwood.
Mr Saxon était interviewé par Sarah Jane Smith… et tout semblait normal. Quand soudain, pour une raison que j'ignore, j'ai tendu ma main vers le siège d'à côté. Mickey la prise dans la sienne et m'a sourit.
Mais moi, pendant plusieurs secondes, je suis restée pétrifiée.
Ce n'était pas la main de Mickey à laquelle je m'attendais. C'était une main plus froide qui avait tant de fois serré la mienne dans le danger.
Je souris faiblement à Mickey avant de retourner mon attention vers Mr Saxon et Sarah Jane.
Mickey, le brave Mickey est dupe, une fois encore… mais à quoi bon lui faire part de mes angoisses? Cela ne pourrait que l'inquiéter…
Comment vous dire, comme exprimer ce que je ressens?
C'est comme un grand vide…
C'est un peu comme être suspendue au dessus du Vide…
Il veut vous avaler, vous absorber.
Et vous, vous résistez, vous pleurez, trépignez…
Pendant six mois, c'est ce que j'ai fait… J'ai continuer à me battre, à croire, à espérer… comme le Docteur me l'avait enseigné.
Malgré nos adieux en Norvège, j'avais toujours l'espoir qu'il trouverait un chemin…
Que lui… ou Jack, ou n'importe qui… viendrait me sauver de ce cauchemar.
Qu'il prendrait ma main et me réveillerait…
Mais là est le rêve…
Ce que je ressens, désormais, c'est exactement ce que j'ai ressenti lorsque mes mains ont glissé avant de tomber dans le vide et d'atterrir dans ce monde.
Je suis en train de lâcher prise… de me rendre compte que ceci est désormais mon monde, que cela me plaise où non.
Je n'ai pas le choix.
Je n'ai plus le choix… Voilà ce qui est le plus désespérant…
Là bas, de l'autre côté du mur, le Docteur a trouvé une autre compagne.
Il a continué ses aventures … et c'est la main d'une autre qu'il tient lorsque le danger menace. C'est son nom qu'il hurle lorsqu'elle est en péril… C'est avec elle qui partage ses joies, ses peines, ses voyages…
Elle, qui qu'elle soit, est le présent pour lui…
Je ne suis que son passé…
Un nom sur une liste…
Ce soir, pour la première fois depuis nos adieux je réalise que personne ne viendra me chercher…
Je suis la petite fille perdue… La Bête avait raison…
Et je suis toute seule…
FIN.