Quatrième chapitre - bon je sais c'est un peu long. Promis yaura une fin
Bonne lecture.
Maudite journée…
Le diagnosticien à la patte folle s’en retourna chez lui après sa très longue journée. Son nez le faisait toujours atrocement souffrir mais n’en avait dit mot à personne. Sa joue était toujours imprégnée du parfum frais de Numéro Treize. Et son cœur ?
Que lui disait son cœur ? Avait-il mal ou était-ce sa fierté qui avait été blessée ? Le refus de Cuddy ne l’avait pas choqué. Il s’y attendait même.
« Vous me proposez de dilapider l’argent de mes propres employés tout ça pour sortir avec vous ? Vous n’y pensez pas sérieusement, House ? » Lui avait-elle lancé un peu plus tôt.
Jetant la liasse des billets verts sur le bureau, il avait quitté la pièce en lui rétorquant :
« Ca m’étonne que vous ne soyez pas déjà entré dans un couvent ! »
Et vlan ! Prenez ça en pleine figure vieille sorcière ! Jolie sorcière …
Sur le chemin du retour, les pensées de notre médecin étaient plutôt confuses. Pour se les remettre en place il prit une bonne bière dans son frigo en rentrant chez lui, alluma sa télévision. Des rediffusions de sa série préférée. Il finit par s’endormir dans son canapé, le visage éclairé par la lumière de son téléviseur qui lui donnait plus de rides qu’il n’en avait réellement.
Lorsque la sonnerie du téléphone retentit, il sursauta. House avait la trace de l’accoudoir sur le visage et avec l’énorme bleu qu’il avait sur le nez, on aurait dit qu’il venait de se faire mettre KO sur un ring de boxe. Il frotta son visage et prit le combiné.
« Bonjour, vous êtes bien chez Gregory House, je suis injoignable pour le moment mais laissez-moi un message après le bip … Bip ! »
« Arrête tes bêtises, tu n’as jamais eu de répondeur sur ton fixe », s’esclaffa James Wilson à l’autre bout de la ligne.
« Tu crois que c’est une heure pour appeler les gens ?! » dit House plus sérieusement tout en jetant un coup d’œil à l’horloge de sa cuisine qui indiquait presque minuit, « Ta femme t’as encore mis à la porte ? Non parce que si tu veux squatter chez moi, je t’arrête tout de suite, c’est hors de question ! ».
« Je voulais juste prendre des nouvelles d’un vieil ami », le cancérologue s’excusait presque, « je t’ai vu sortir comme une fusée du bureau de Cuddy, et je me suis demandé ce qu’il s’était passé, voilà tout ! »
« Il ne s’est rien passé », mentit House après une pause.
James Wilson n’insista pas plus, sentant bien que son ami avait passé une rude journée, il lui souhaita une bonne nuit avant de raccrocher. Tout de même, ils étaient indécrottables ces deux là pensa Wilson.
Il allait de nouveau se rendormir lorsqu’il entendit un léger bruit à sa porte d’entrée. Quelqu’un toquait à sa porte.
« Je ne pourrais jamais être pénard même chez moi ! » Hurla-t-il à travers la porte, « si vous venez pour Jéhovah ou Krishna, barrez-vous ! ».
« House ! C’est Lisa Cuddy ! », Répondit-elle sur un ton impatient.
A contrecœur ou presque, House ouvrit enfin sa porte. Lisa Cuddy n’avait plus la même tenue et portait une robe magnifique qui lui descendait jusque sur ses genoux, légèrement fendue sur le côté pour que l’on puisse deviner combien sa cuisse devait être belle.
Emoustillé par cette divine apparition. House resta sans voix et Cuddy entra sans se faire prier. Ses talons noirs claquait sur le parquet, elle se retourna vers lui et lui tendit deux bouteilles de champagne.
« Vous vous êtes fait poser un lapin par votre rencart de ce soir ? C’est ça ? » fit-il ironiquement.
« Je n’ai pas dit que je n’acceptais pas votre proposition de sortir avec vous ! J’ai bien dit que je ne voulais pas dilapider l’argent de mes employés », reprit-elle avec un sourire en coin.
Au milieu de son hall d’entrée, l’air hagard, House tenait les deux bouteilles de champagnes dans ses mains et suivait du regard Cuddy qui allait maintenant s’asseoir dans l’un des fauteuils en cuir du salon. Cela faisait longtemps qu’une femme n’avait pas mis les pieds dans sa garçonnière et cela, la patronne de House s’en était rendu-compte lorsqu’elle regarda autour d’elle.
« Vous pensiez vraiment que je voulais sortir avec vous rien que pour voir vos jambes ? », finit par dire House tout en boitant vers la cuisine, « Je les vois tous les jours ! Si je vous ai invité c’est uniquement pour voir la tête qu’aurait fait Chase ! Ca aurait pu être drôle surtout avec son argent ! ».
Le contraste entre ces deux personnages était saisissant. Un House mal habillé et mal rasé servit une coupe de champagne à une Cuddy plus resplendissante que jamais.
« Je leur ai rendu leur argent », fit-elle pensivement en trempant ses lèvres dans son verre, « Je ne veux pas de dérapage dans ma clinique ».
« De dérapage ? Vous parlez de pari fait par des gamins, là ! »
« Il ne s’agit pas de ce genre de dérapage… », dit-elle tout en regardant House droit dans les yeux.
« Mais enfin de quoi vous parler ? », s’impatientait ce dernier.
« Je vous parle que l’une de vos internes vous a embrassé aujourd’hui !», avoua-t-elle enfin sur un ton colérique.
House comprit que Cuddy avait assisté à la « scène » un peu plus tôt dans la journée. Sa patronne se leva, fit quelques pas dans le salon tournant le dos à House comme pour l’éviter. Une main sur la hanche droite et l’autre à son front.
« Vous… Vous êtes jalouse ? » House grimaçait et ne voulait pas en croire ses oreilles.
Il se leva à son tour, prit finalement sa canne et se rapprocha de Cuddy.
« Donc si je vous comprends bien, un génie tel que moi n’aurait pas le droit de sortir avec l’une de ses internes ? » demanda-t-il alors qu’elle lui tournait toujours le dos.
Elle se retourna brusquement vers lui, les yeux embués de larmes. Des larmes de tristesses ou des larmes de rages, de ça House n’en était pas sur mais ses yeux le regardait avec une telle intensité qu’une seule chose lui venait en tête. Doucement il posa l’une de ses mains sur la joue de sa patronne, pour essuyer une larme. Pencha sa tête légèrement sur le côté et ses lèvres effleurèrent doucement celles de Cuddy.
Après un instant de recul, la jeune femme lui rendit son baiser plus fougueusement que jamais. Langoureux, ils restèrent un long moment avant de se décoller l’un de l’autre.
Pas de dérapage…
Toujours au milieu du salon, House tenait sa patronne dans ses bras. Sa joue était posée sur son épaule. Chacun des deux ne voulaient pas que ce moment ait une fin. Pourtant House finit par rompre le silence.
« On s’est embrassé ! Non ? Mais il y a quelques minutes de ça, vous ne vouliez pas de scandale dans votre clinique !»
Elle se détacha de lui presque immédiatement, le regarda fixement quelques instants avant de le gifler de toutes ses forces. Furieuse, elle quitta l’appartement du diagnosticien sans prendre le temps de refermer la porte.
Mais pourquoi n’avait-il pas fermé sa grande gueule, pensa-t-il.
Son nez avait déjà été frappé mais maintenant c’était sa mâchoire qui dégustait.
Vraiment, cette journée était maudite…
*****
Après une journée plutôt agitée et une nuit quasiment sans sommeil, House repartit sur le chemin de la clinique. Il devinait déjà les regards que lui lancerait cette folle furieuse de Cuddy.
Il arriva presqu’en fin de matinée, traversa d’un seul trait le grand hall d’entrée où tous les patients et tous le personnel s’activait. Une vraie fourmilière. House retrouva vite le calme derrière son bureau.
Il fit des allers-retours entre son bureau et la salle des consultations. Son manège dura plusieurs jours. Lorsque les rideaux des grandes baies vitrées de son bureau étaient tirés, le message était clair pour tout le monde : House se terrait en ermite et ne voulait être pas être dérangé, en aucun cas.
Message qu’apparemment le Docteur Wilson ignora complètement, puisqu’il entra dans l’antre de la bête.
« Que s’est-il passé entre Cuddy et toi ? » devina-t-il.
Mais comment son crétin d’ami pouvait-il lire en lui comme dans un livre ouvert. Le mystère restait entier. Le pouvoir de l’amitié sans doute.
House ne prit pas la peine de répondre. Dans ses mains, il tenait une lettre avec laquelle il jouait. Lettre qu’il avait écrit la veille mais House n’avait pas pris encore sa décision.
« Démissionner ne te servira à rien, Greg », reprit le cancérologue maintenant assis près de lui, « Elle ne te laissera jamais partir ».
De ça, House aussi en était convaincu. Mais que pouvait-il faire d’autre après ce qu’il s’était passé entre eux. Des barrières s’étaient baissées, un baiser (langoureux) avait été échangé, non plus rien ne serait comme avant maintenant. Et puis après tout, c’était bien elle qui ne voulait pas de dérapage dans Sa clinique.
*****
A quelques kilomètres de notre clinique, une femme de cinquante ans environ s’apprêtait à rentrer chez elle. Maggie Tordjmann était très grande et très maigre, habillée d’un tailleur aussi gris que ses cheveux et avec son attaché-case dans les mains, elle sortit de son taxi, un sourire en coin.
Elle venait de conclure le contrat du siècle avec un très gros client et elle était tellement heureuse qu’elle laissa un gros pourboire au chauffeur. En traversant la rue elle s’était félicitée de la façon dont elle avait mené son affaire. A coup sur, les juniors n’étaient pas près de prendre sa place.
Mais elle fut tout d’un coup prise d’un vertige soudain. Tout tournait autour d’elle et la femme tomba inanimée au beau milieu de la rue. Les klaxons des voitures se mirent à sonner. Le chauffeur de taxi qui devait s’appeler Bob, avait assisté à la scène n’hésita pas une seconde, il appela les urgences.
*****
Dans l’amphithéâtre de la clinique, le Docteur House se tenait devant le grand tableau noir. Il portait des lunettes de soleil et portait une cravate autour de sa tête. Foreman assis non loin de lui, habitué aux différents délires de House, feuilletait indifféremment une revue médicale.
Les quatre internes rentrèrent dans la grande salle et s’installèrent chacun derrière un pupitre. Wilson avait été invité lui aussi à se joindre à la scène par son cher ami House. Si bien que les jeunes gens pouvaient penser se trouver devant le jury d’American Idol.
Avant de s’adresser à sa petite assemblée, il fouilla dans sa poche et prit sa Vicodine.
« Maggie Tordjmann, 50 ans, présente des nodules aux poumons, a les mains et les pieds froids. Elle s’est effondrée au beau milieu de la rue après avoir été pris de vertiges. Le premier qui aura trouvé ce dont elle souffre aura sa place bien au chaud près de moi » fit House derrière ses lunettes, les pieds posés sur la table.
L’Incroyable Garce leva la main la première :
« Les mains et les pieds froids peuvent faire penser à une maladie de Raynaud … »
« Biiiiiiiiiip ! Mauvaise réponse ! », L’interrompit House.
Numéro Treize reprit : « mais il faudrait faire une biopsie de ces nodules pour voir si ces deux cas peuvent avoir un rapport entre eux ».
« Avant d’entamer une biopsie il faudrait aussi en connaître un peu plus sur les antécédents de la patiente », renchérit le mormon.
« Ah je trouve déjà qu’il y a déjà plus de suite dans les idées! » fit House, ravi.
Les portes de la grande salle s’ouvrirent, Cuddy fit son apparition sans dire un mot. Dans sa main, elle tenait la lettre que House lui avait déposée un peu plus tôt sur son bureau. Elle attendait que ce dernier lui donne quelques petites explications.
House prit congé de ses élèves, et se dirigeât vers elle. Elle ferma la porte de l’amphithéâtre.
« Je ne sais pas à quel jeu étrange vous jouez, House, mais je n’apprécie pas du tout ce que je viens de trouver sur mon bureau ! », dit-elle en tenant la lettre.
« C’est ma lettre de démission », fit House en retirant calmement ses lunettes de soleil.
« Si vous démissionnez, vous mettez la vie de cette clinique en danger mais aussi l’avenir de vos internes, qui croyaient pouvoir gagner de l’expérience auprès d’un des meilleurs diagnosticiens du pays », renchérit Cuddy.
« Ce n’est pas mon problème ! », lui répondit-il, « Je partirais une fois que j’aurais guéri cette patiente ».
« Cessez de fuir, House, je n’accepterai jamais votre démission ! ».
Oh que non, Cuddy se jura de ne pas le laisser partir ni pour son hôpital, ni pour elle non plus d’ailleurs.
TO BE CONTINUED